La carte de tarot La Mort

XIII – La Mort et le Jabberwock

Dans l’univers du tarot, la carte de la Mort est souvent mal comprise et redoutée. Pourtant, lorsqu’on la lie à l’imaginaire de Lewis Carroll et plus précisément à la créature mystérieuse du Jabberwock, elle prend une dimension fascinante et métaphysique.

Une transition au-delà des apparences

Le Jabberwock, issu du poème énigmatique Jabberwocky dans le roman d’Alice De l’autre côté du miroir, incarne bien plus qu’une simple menace.

Avec ses yeux rouges brillants et son apparente sérénité, il devient une allégorie puissante de la transformation. Ces yeux, à moitié clos, transmettent une acceptation paisible de l’inévitable, rappelant que la mort n’est pas une fin, mais un passage révélateur de vérités essentielles.

Dans le tarot, cette créature illustre à la perfection le potentiel cathartique des fins nécessaires pour un renouveau.

Autour du Jabberwock, des symboles visuels renforcent cette thématique :

  • La couronne et le sceptre tombés au sol rappellent l’universalité de la mort, insensible au statut social ou à la richesse. La fin touche tous les êtres, indépendamment de leur position dans le monde.
  • Le paysage désolé, accompagné de montagnes immuables, illustre l’épreuve de l’incertitude et des défis à surmonter, tout en soulignant la permanence des cycles naturels.
  • Le soleil à l’horizon, entre deux tours semblables à celles de la carte de la carte de la Lune, offre une double interprétation : il peut à la fois se coucher et annoncer une fin, ou se lever et symboliser un renouveau. Ce détail visuel incite à envisager chaque fin comme une opportunité de renaissance.
  • La rivière qui serpente dans l’arrière-plan symbolise le flux ininterrompu du temps, entraînant avec lui les transformations inévitables.
La carte de tarot de La Lune

Le lien entre le Jabberwock et la carte de la Mort s’approfondit à travers l’imaginaire de Lewis Carroll. Dans De l’autre côté du miroir, la confrontation avec cette créature n’est pas simplement un combat, mais une quête initiatique. Elle reflète l’idée que les grandes transformations de la vie, bien qu’effrayantes, permettent une compréhension plus profonde de soi et du monde.

Lorsque, dans un tirage, cette carte apparaît inversée, elle peut révéler une résistance au changement ou une peur de l’inconnu. Elle invite alors à réfléchir sur ce à quoi nous nous accrochons inutilement et à envisager le lâcher-prise comme un moyen de progresser.

Ainsi, cette interprétation mêlant Lewis Carroll et la richesse du tarot nous apprend que la mort, loin d’être une fin absolue, est une transformation active et nécessaire. Le Jabberwock, en tant que symbole, enrichit la compréhension traditionnelle de la carte de la Mort en évoquant le courage d’affronter ses peurs pour atteindre une véritable renaissance.

Avec le Jabberwock, la Mort devient non plus entité menaçante mais force révélatrice.

La lecture du Jabberwocky et l’analyse de cette carte nous rappellent que toute fin contient le germe d’un nouveau départ. Dans le poème de Lewis Carroll, cette créature est le centre d’une quête initiatique, une confrontation essentielle pour le héros. Citons les premiers vers du poème, dans la traduction signée Henri Parisot en 1946 :

« Il était grilheure ; les slictueux toves
Sur l’alloinde gyraient et vriblaient ;
Tout flivoreux étaient les borogoves
Les vergons fourgus bourniflaient. »

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