Parmi les nombreux détails étranges de Alice au Pays des Merveilles, l’étiquette accrochée au chapeau du Chapelier Fou intrigue particulièrement. Inscrite 10/6, elle est souvent considérée comme une simple indication de prix : 10 shillings et 6 pence. Mais dans l’univers absurde de Lewis Carroll, rien n’est anodin.
Cette étiquette, bien plus qu’un détail vestimentaire, est ici un symbole puissant dans le tarot : elle évoque la place que l’on occupe dans la société, l’identité, le masque social et la perception que nous avons de nous-mêmes et des autres.
Une étiquette comme marqueur d’identité
L’étiquette du Chapelier est visible en permanence sur son chapeau. Elle indique un prix, comme si le chapeau (ou le Chapelier lui-même ?) était à vendre.
Cela soulève plusieurs questions.
On peut s’interroger sur la valeur de chacun, notre valeur est-elle définie par ce que nous renvoient les autres de nous-mêmes, par la façon dont ils nous voient ou encore par notre place dans la société ?
Notre apparence reflète-t-elle vraiment ce que nous sommes ? Et dans quelle mesure jouons-nous un rôle, consciemment ou non ? Serons-nous capable de retirer ce masque, de déconstruire l’illusion.
L’étiquette et le masque social
Le Chapelier est un personnage excentrique, marginalisé, enfermé dans une boucle temporelle absurde. Son étiquette visible rappelle une vérité cruelle : il est perçu avant tout comme un Chapelier, un artisan dont l’existence est réduite à son métier.
Cette étiquette doit nous amener à nous questionner sur la validité des étiquettes que l’on porte, car parfois, elles ne nous correspondent plus. La réflexion va plus loin et nous amène à nous demander si nous avons le pouvoir de retirer cette étiquette et de nous réinventer, afin de redéfinir notre identité et d’abandonner les rôles qui nous sont imposés.
Au XVIe siècle, une coutume s’installe qui utilisait des étiquettes pour désigner l’ordre de préséances.
Lewis Carroll adorait les jeux de mots et les messages cryptés. L’étiquette 10/6 pourrait aussi être une manière de souligner l’absurdité des conventions, l’idée que nous suivons des règles arbitraires sans toujours les questionner. Demandons-nous ce qui a du sens pour nous.
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