« Alice commençait à en avoir assez d’être assise sur le talus près de sa sœur à ne rien faire : une fois ou deux elle avait glissé un oeil sur le livre que lisait sa soeur, mais il n’y avait dedans ni image ni dialogue, « et à quoi sert un livre », pensait Alice, « sans images ni dialogues ? »
Les Aventures d’Alice au Pays des Merveilles, Lewis Carroll, traduction de Jean-Pierre Berman.
Cette réflexion enfantine, tirée des premières lignes d’Alice au Pays des Merveilles, nous rappelle une vérité fondamentale : les images sont essentielles pour donner vie à une histoire, éveiller l’imaginaire et transmettre du sens. Et ce sont elles aussi qui font la force du tarot Rider-Waite-Smith, ainsi que de mon propre jeu inspiré de l’univers de Lewis Carroll.
Le tarot, un langage visuel
Contrairement aux tarots traditionnels où seules les arcanes majeures sont illustrées, le tarot Rider-Waite-Smith révolutionne l’art divinatoire en attribuant des scènes détaillées à chaque carte, y compris les arcanes mineures. Chaque image raconte une histoire, véhiculant des symboles, des émotions et des archétypes accessibles à tous. Ce langage visuel permet d’interpréter les cartes intuitivement, sans nécessiter de longues descriptions ou de connaissances préalables en numérologie ou en ésotérisme.

Dans mon tarot inspiré des aventures d’Alice, l’arcane majeur II. The High Priestess est représentée par la sœur d’Alice, assise avec un livre sur les genoux intitulé Wonderland. Ce choix iconographique renforce la symbolique de la carte : celle de la connaissance cachée, de la sagesse intérieure et du mystère. La grande sœur d’Alice est celle qui reste ancrée dans la réalité, plongée dans ses lectures, tandis qu’Alice part explorer l’absurde et l’irrationnel. Pourtant, c’est bien elle qui détient le livre, ce réceptacle du savoir qui attend d’être ouvert et interprété.

Des images qui guident l’intuition
Dans mon tarot, chaque illustration est pensée pour vous transporter dans l’univers d’Alice et vous inviter à une lecture intuitive. Ainsi, l’image de la sœur d’Alice et son livre rappelle que la connaissance est à portée de main, mais qu’il faut choisir d’ouvrir le livre pour accéder à ses mystères.
D’autres éléments de la carte utilisent également le pouvoir évocateur des images. Par exemple, le sol quadrillé d’un échiquier sous les pieds de la grande sœur rappelle le parcours initiatique d’Alice à travers le jeu d’échecs.
Ces éléments visuels ne sont pas de simples détails décoratifs. Ils sont des clés de lecture qui enrichissent l’interprétation des cartes et permettent d’explorer des couches de significations plus profondes.
Conclusion : un tarot vivant par ses images
Tout comme Alice a besoin d’images et de dialogues pour s’intéresser à un livre, un tarot a besoin d’illustrations évocatrices pour révéler toute sa richesse. Dans le Rider-Waite-Smith comme dans mon tarot, chaque carte raconte une histoire et invite à une plongée intuitive dans l’inconnu.

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