L’Impératrice est traditionnellement le symbole de la fécondité, de la créativité, de l’abondance maternelle.
Dans mon jeu inspiré de l’univers de Lewis Carroll, cette figure est incarnée par la redoutable Reine de Cœur. Un choix qui peut surprendre… mais qui soulève aussi une question essentielle : où s’arrête le pouvoir nourricier ? qui en entraine une autre : où commence l’autoritarisme ?
La Reine de Cœur règne sur un Pays des Merveilles et un jardin parfaitement ordonnés, où les rosiers doivent être rouges — ses soldats sont prêts à peindre les fleurs blanches plantées par erreur pour éviter sa colère.
Elle est à la fois garante de l’ordre et tyran capricieuse. Elle crie, commande, tranche (ou plus exactement menace de trancher). Pourtant, derrière cette façade excessive se cache un personnage puissant : une femme qui prend toute la place, qui gouverne et impose sa vision.

L’Impératrice parle de fécondité, certes, mais de quelle fécondité s’agit-il ? Celle qui fait pousser des fleurs… ou celle qui impose (de force) un modèle unique ?
Cette Impératrice invite à réfléchir sur notre propre rapport au pouvoir créateur : est-il doux et enveloppant, ou bien possessif et exigeant ?
Peut-on être mère du monde sans chercher à le contrôler ?
Et si la véritable autorité résidait dans la capacité à laisser pousser des fleurs de toutes les couleurs ?
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